Premiers emois sur le blog
Poussée par un desir encore virginal, je ne savais pas quoi lui dire... Il n'était que l'incarnation fébrile de mes rêves les plus matures. Dans mon lit, emportéee par mes songes de jeune fille, je ne voyais que son regard gourmand et épanoui me dévisager, explorer les recoins les plus perdus de ma mémoire; Il franchissait avec légèreté des frontières que j'ignorais. Il courait dans mes veines, le souffle court et se perdait sur les autoroutes qui menaient à mon coeur. C'était un bolide rugissant, une ombre fugitive que l'on croise dans la nuit et qui réveille nos sens apaisés. Lorsque sa main chaude se posait sur mon visage, il prenait des accents baroques, ennivré d'un plaisir archaique presque animal. Sa bouche dessinait sur la mienne des arabesques qui me semblaient jusque là inconnues, mystérieuses. Je pensais qu'il était un sculpteur, un peintre qui du bout des doigts jauge sa Venus... Assis sur son tabouret, il passait de longues heures à scruter les moindres détails de mon corps, sans me parler, dans un silence monacal, divin, excitant. Je me sentais envahie d'un profond désir, je pouvais imaginer ses mains d'artiste glissant le long de mon dos et venant mourir sur mes cuisses. Ce n'était qu'un songe, ce délice qui nous surprend au petit matin lorsque les premières lueurs du jour percent à travers la fenêtre pour nous rappeler à nos vies citadines. Je pensais à toutes ces choses, à cette nuit, je pensais encore à hier. Hier et nous étions déjà demain....